Diététique et pathologies sub-aigues ou chroniques chez le chien { voir aussi }
Dr Richard Blostin * D.M.V.
En 1997, lors des Entretiens de Monaco, nous avons été agréablement
surpris d'entendre le Docteur Seignalet()()montrer l'intérêt chez
l'homme d'un régime alimentaire "ancestral" dans un nombre
important d'affections chroniques. En effet depuis une dizaine d'année
nous avions la même démarche chez le chien , prescrivant pratiquement
systématiquement un régime strict de type familial dans le cas
de maladies chroniques chez le chien.
L'approche médicale du Docteur Seignalet est celle d'un clinicien immunologiste,
la notre est celle d'un vétérinaire homéopathe qui considère
qu'un animal, ayant une alimentation qui lui convient, dans un environnement
qui ne lui est pas défavorable, a peu de raisons de présenter
une maladie générale; nos conclusions cliniques sur l'efficacité
de tels régimes sont très proches.
A l'origine de notre prescription, les travaux de Wolter, professeur d'alimentation
dans les Ecoles Vétérinaires, qui dans les années 1980
,démontrait que ce régime représentait pratiquement l'alimentation
idéale pour un chien.
"> Notre démarche aujourd'hui est de montrer que l'hypothèse
du Docteur Seignalet sur l'efficacité thérapeutique d'une alimentation
de type ancestral, dans le traitement des maladies chroniques, semble se vérifier
aussi chez le chien. Nous prendrons les états kératoséborrheiques
comme exemple de maladie chronique.
1) EXEMPLE D'UNE MALADIE CHRONIQUE: LES ETATS KERATOSEBORRHEIQUES
a) Définition : On regroupe sous le terme d'états kératoséborrhéiques
(EKS) des entités cliniques dermatologiques se traduisant par une production
excessive de squames et une surproduction du film lipidique de surface. Chez
le chien, l'expression clinique de ces EKS est variable, classiquement on distingue
: séborrhée sèche, séborrhée grasse et dermatite
séborrhéique;
cette dernière pouvant associer des lésions focales ou généralisées,
de complications bactériennes (Staphylocoque) ou à Malassezia
(7) Donc, grande variabilité clinique : de la peau légèrement
"grasse" aux lésions de pyodermites?.
b) Approche homéopathique Nous abordons la dermatologie en tant que pathologie
intéressant l'individu dans sa totalité. La peau a de multiples
fonctions (17): sensibilité, isolation thermique, protection sanitaire,
identification sociale, esthétisme ET fonction d'élimination Une
peau séborrhéique est le reflet d'une pathologie plus générale
: la peau devient un organe d'élimination excessif palliant le "travail"
des organes habituels (foie, rein, intestin,?) parce que ceux-ci n'arrivent
pas à assurer seuls les fonctions d'élimination par excès
des "déchets " à éliminer et/ou par insuffisance
fonctionnelle La base du traitement est de diminuer les "déchets
" à éliminer et améliorer l'efficacité fonctionnelle
des émonctoires diminuer les "déchets " à éliminer:
rôle important de l'alimentation chez le chien et le chat =ècorriger
l'alimentation améliorer l'efficacité fonctionnelle des émonctoires
=èdrainage Dans le cadre des Maladies Chroniques Hahnemanniennes (10)
les EKS sont l'expression principalement de la PSORE et du TUBERCULINISME puis
en vieillissant de la SYCOSE. Un des facteurs déclenchant ou favorisant
la Psore et la Sycose est la mauvaise alimentation et la difficulté des
émonctoires à éliminer les déchets provenant de
cette mauvaise alimentation.
c) nouvelle approche conventionnelle Wolter dans le Recueil de Médecine
Vétérinaire de janvier 1995 écrivait dans "Dermatose
et alimentation chez les carnivores": (18) La peau est le <
> capable de refléter toute insuffisance organique et tout désordre
fonctionnel quelle qu'en soit l'origine: nerveuse, hormonale, parasitaire, infectieuse,
allergique ou nutritionnelle. Lors des quatrièmes journées du
GEB à La Rochelle, D. Boussarie , spécialiste des nouveaux petits
animaux de compagnie (rat, souris, serpents,?.) nous disait Il n'y a aucune
raison à priori d'observer une pathologie aigüe si les conditions
d'entretien sont satisfaisantes. L'approche homéopathique ou biothérapique
des EKS et plus principalement des "dermatoses" n'apparaît plus
comme ésotérique . Wolter dans le même article (18): Les
manifestations restent généralement peu spécifiques, avec
inflammation cutanée, squamosis, poils secs, ternes, rèches, cassants,
alopécie, acanthose cutanée, prurit, exsudation, formation de
croûtes, complications infectieuses ( pyodermites ) ou parasitaires (démodécie
du jeune, gale auriculaire ). Le rétablissement de la meilleure alimentation,
évitant toute carence et tout déséquilibre ainsi que tout
facteur d'intoxication, est toujours bénéfique; il doit être
mis systématiquement puisqu'il est facile et efficace. MAIS: Quelle alimentation
donner à un chien présentant un EKS ? Quelle est l'alimentation
idéale pour un chien ?
2) LE REGIME WOLTER (17)
a) L'ordonnance type Pour un chien ayant une activité normale è
un repas par jour ou diviser la ration ci-dessous en 2, pour 2 repas (matin
et soir) JAMAIS DE MATIERES GRASSES CUITES DE FECULENTS DE SUCRERIES PAIN GATEAUX
CHOCOLAT Donner : POMME DE TERRE ± (1/100 du poids) POMME 1/3 VIANDE
crue* (b?uf, volaille, ?) FROMAGES 1/3 LEGUMES verts (ou rouges) CHARCUTERIE
1/3 RIZ cuit (cf. colle) SAUCES CREMES GLACES CHOUX NAVETS *ou très légèrement
cuite à l'eau viande blanche chez l'animal âgé Rajouter
systématiquement - LEVURE DE BIERE Saupoudrer la ration
- HUILE PREMIERE PRESSION A FROID Tournesol Pépin de raisin 1/2c à
café pour un chien de 10 Kg Sésame Carthame Soja Maïs ???.
b) bases de la composition du régime Wolter (17 ) Sources de protéines : la viande de b?uf ou de cheval, le moins cuit possible et sans excès d'aponévroses Sources amylacées : il s'agit de couvrir les besoins énergétiques, car il n'existe aucun besoin spécifique en glucides chez le chien. C'est par commodité et pour réduire le coût de la ration. Seul l'amidon très cuit est bien exploité chez le chien . Le riz est principalement conseillé. Sources de lest : les proies des canidés sauvages sont le plus souvent des ruminants et les réservoirs digestifs sont consommés les premiers; Les fibres alimentaires végétales absorbent l'eau et les sels biliaires, régularisant le transit et le volume du bol et limitent les fermentations Sources d'acides gras insaturés et de vitamines : Huile de maïs ou tournesol première pression à froid (vit:A,D,E,K ) Superlevure (vit. du groupe B )
c) contraintes - Avant d'instaurer le régime il faut essayer par l'interrogatoire d'éliminer les possibilités d'allergie alimentaire . -Le régime doit être suivi d'une manière stricte : aussi est-il nécessaire et obligatoire de convaincre les propriétaires en leur expliquant la démarche thérapeutique.
3) RESULTATS
a) dans le traitement des EKS Au bout d'un mois de traitement, 4/5 des chiens ont une amélioration spectaculaire de l'EKS ou des pathologies cutanées associées. 1/5 des chiens nécessite un traitement complémentaire. Le traitement initial est poursuivi jusqu'à un retour à un état cutané normal , de 1 à 3 mois en général en fonction de l'état initial du chien . Par la suite, l'alimentation de type ménagère stricte est poursuivie ou une alimentation industrielle de qualité est conseillée. Remarque: au niveau digestif de très rares chiens ne supportent pas "le régime Wolter": principalement refus du nouvel aliment ou diarrhée. ---Si refus du nouvel aliment, une période de transition en mélangeant l'ancienne et la nouvelle alimentation règle généralement le problème. ---Si diarrhée, continue ou intermittente, nous conseillons de ne démarrer qu'avec la viande, puis de rajouter des carottes, puis le riz. Si les troubles persistent il faut poursuivre le diagnostic ( Insuffisance pancréatique exocrine, malabsoption , TLI/F/B12, ?)
b) dans le traitement des maladies sub-aiguës ou chroniques Considérant que dans le traitement des pathologies sub-aiguës ou chroniques, il est préférable d'utiliser tous les éléments susceptibles d'être favorables, nous conseillons le régime Wolter sauf quand la pathologie impose un régime d'éviction ou spécifique ( allergies alimentaires, ?) Dans pratiquement tous les cas les propriétaires constatent un regain d'activité et une amélioration de la beauté du pelage; ils notent la disparition des troubles digestifs tels que diarrhée, vomissements, éructations, borborygmes? D'un point de vue clinique, ce régime, utilisé seul ou en complément de traitement, nous donne de bons résultats particulièrement dans: -les pathologies chroniques du système ostéo-articulaire ( arthrose?) -les maldigestions -les insuffisances rénales ( avec de la viande blanche ) -les pathologies cutanées sub-aiguës ou chroniques -en oncologie
4) DISCUSSION Le développement considérable du marché des aliments industriels est le principal "moteur" de la recherche sur l'alimentation des animaux de compagnie. L'intérêt de ces aliments est d'être plus pratique pour les propriétaires et souvent moins onéreux qu'un régime ménager; enfin ils sont aujourd'hui mieux équilibrés que les régimes ménagers tout-venant . Malgré les progrès considérables de l'alimentation industrielle , d'après notre expérience clinique, nous préférons débuter le traitement des maladies chroniques par le régime Wolter ; par la suite si les propriétaires le demandent nous proposons des aliments industriels de qualité: quant au choix des matières premières , de l'équilibre de la ration, et des processus de fabrication qui doivent "respecter" le plus possible les nutriments initiaux. "Le régime Wolter" donne d'excellents résultats et durables dans le traitement des EKS et est un élément très favorable de la thérapeutique dans le traitement des maladies chroniques. Pourquoi ? è est-ce un régime qui limite les déchets ? Qu'elle doit -être la composition d'un régime hypotoxique pour un chien ? Pour répondre nous pouvons essayer de savoir : *si à la lumière des connaissances actuelles, des éléments du régime Wolter ont une action positive reconnue dans le traitement des maladies chroniques *quelles sont les principales réactions pathologiques aux aliments et quelles en sont leur étiologie et leur pathogénie ? A) Régime Wolter et actualité scientifique diététique chez le chien Les importantes recherches effectuées sur l'alimentation nous indiquent déjà que le fait de manger n'est pas anodin pour la santé des chiens et des chats, à titre préventif comme curatif . Les publications sont très nombreuses et nous ne prendront concernant le régime Wolter que 2 éléments: les fibres contenues dans les légumes, les acides gras apportés par l'huile (première pression à froid ).
En résumé:
1) les fibres: elles favorisent l'élimination intestinale de l'urée
sanguine -> elles ont donc un rôle essentiel dans la prévention
et le traitement des insuffisances rénales (13) : elles favorisent le
transit et limitent le développement de bactéries pathogènes
(8) (15 )
2) les acides gras polyinsaturés de type Omega 3: ont un rôle anti-inflammatoire,
antiallergique, immunostimulant -> essentiel dans l'évolution des
maladies chroniques dégénératives ou prolifératives
(1) (11 ) (18 ) : améliorent l'intégrité cutanée
: cicatrisation, résistance aux infections, réduction de la kératogénèse
(18) : favorisent l'élimination de l'urée sanguine (13)
Ces 2 exemples nous montre l'intérêt dans le régime Wolter
de l'apport d'huile et de fibres; leur action est à la fois curative
(anti-inflammatoire, antiallergique, immunostimulant?) et hypotoxique ( élimination
intestinale de l'urée ). Ces actions peuvent expliquer le regain d'activité
et la meilleure "forme mentale" constatée par les propriétaires.
B) Principales réactions pathologiques aux aliments (9,16,18 ) La bibliographie
à ce sujet commence à s'étoffer depuis une dizaine d'année,
même si les résultats sont encore souvent incomplets et insatisfaisants
du point de vue des auteurs.
Il semble que :
1) la sensibilité aux aliments peut être responsable, chez le chien,
de divers symptômes: * dermatoses *gastro-entérites *anorexie *bronchoconstriction
*atteinte du tractus urinaire inférieur *glomérulonéphrite
*épilepsie
2) le changement totale d'alimentation reste le meilleur test montrant l'implication
de l'alimentation
3) le régime d'éviction devrait être utilisé pendant
au moins 10 semaines avant qu'une réaction aux aliments puisse être
écartée. (Cette constatation clinique est difficile à concilier
avec une compréhension physiopathologique actuelle de sensibilités
aux aliments).
4) les classifications concernant les troubles liés aux aliments sont
nombreuses; nous pouvons retenir: *les allergies alimentaires : immédiate,
intermédiaire, retardée les principaux allergènes incriminés
sont: viandes de b?uf ,de cheval, de porc, poisson, lait, ?uf, blé et
dérivés, maïs? + hypersensibilité raciale ( Setter
pour le gluten )?
*l'idiosyncrasie alimentaire due à de nombreux additifs alimentaires
*les réactions pharmacologiques : amines vasoactives contenues dans de
nombreux aliments ->poissons ou viandes malconservées : phényléthylamine
et méthylxanthine dans le chocolat *les réactions métaboliques
: défauts enzymatiques *les intoxications alimentaires **viandes, poissons,
conserves ( bactéries, champignons ) **plantes toxiques : pelures de
pommes de terre ( glycosalcaloïdes ) : germes de sorgho, maïs, petits
pois ( cyanure ) **conserves ( nitrates, nitrites ) **etc? * la maldigestion
protéïque -à modification de la flore par (16, 17 ) **changements
brutaux de régime **surcharge alimentaire **défaut de lest **excès
protéiques **abus de sources azotées difficilement digestibles
***surcuisson àréactions de Maillard ***résidus de parage
des viandes àhydroxyproline àmicroflore alcalinophile à
histamine, tryptamine, cadavérine,?à syndrôme rubra-pilaire
( =coloration rouge des poils des pattes ) **quand insuffisance fonctionnelle
digestive, hépatique, intestinale * les carences: - acides gras essentiels
- zinc, cuivre - vitamines H et B6, A et E - méthionine?
5) dans un premier temps les régimes de restriction "home-made"
sont plus efficaces que les pet-food hypoallergéniques (18 ) Cette étude
bibliographique nous indique que "le régime Wolter", s'il est
bien suivi, peut être considéré comme un régime hypotoxique
bien équilibré. Cette étude nous montre aussi que les confrères
sont gênés par la compréhension des mécanismes pathogènes
de l'alimentation et notamment par la durée parfois longue des régimes
d'évictions (>9 semaines ). (9, 18 ) Les hypothèses émises
par Jean Seignalet sur le rôle de l'alimentation chez l'homme dans la
genèse et l'entretien de pathologies chroniques sont-elles adaptables
au chien ?
C) Comparaison du régime Wolter et du régime Seignalet Pour Seignalet ( 14 ) les déchets bactériens et alimentaires en provenance de l'intestin grêle peuvent être impliqués dans de nombreuses pathologies: *les peptides immunogènes et les superantigènes dans le développement de maladies auto-immunes ou xénoimmunes *les autres molécules encombrant les tissus, - milieu extracellulaire et les cellules - responsable de maladies dite d'encrassage *ces déchets pouvant être mobilisés et expulsés notamment au niveau cutané => maladie d'élimination. Cette classification n'est pas sans rappeler aux homéopathes : La psore pour les maladie d'élimination, la luèse pour les maladies auto-immunes ou xénoimmunes, la sycose pour les maladies dite d'encrassage. Les EKS peuvent être inclues dans le cadre de ces maladies d'élimination conséquences en partie d' une mauvaise hygiène alimentaire. Pour limiter les déchets bactériens et alimentaires Seignalet émet l'hypothèse que le régime idéal est un régime de type ancestral correspondant à ce que l'homme a mangé pendant des millénaires; il considère notamment que les modifications physiques, chimiques ou génétiques des aliments, voire les nouveaux aliments apparues depuis l'ère moderne ne peuvent être "compris" par l'équipement enzymatique , les mucines de l'intestin, le système immunitaire adaptés à une alimentation de type ancestral. Si on poursuit l'hypothèse de Seignalet, le régime Wolter est-il un régime de type ancestral? Tout d'abord remarquons que de nombreux aliments déconseillés par Seignalet le sont aussi par Wolter ( sucre , fromages, laitage, farine de blé, viande très cuite?). De même nous pouvons logiquement penser que des aliments nouveaux, directement fabriqués et utilisés par l'homme, et qui peuvent être absorbés facilement et semble-t'il avec "plaisir" par le chien (sucreries, aliments cuits, graisses cuites , pomme de terre?), sont assez éloignés de ce que les canidés trouvent dans la nature . Mais que mangent les chiens dans la nature ? Ou plutôt que mangeaient les ancêtres de nos chiens au moment de leur domestication ?
D) Alimentation ancestrale des chiens domestiques (3,4,5,6,12) Il est difficile
de savoir précisément ce que mangeaient les premiers chiens domestiques;
mais si les hypothèses sont encore nombreuses, des progrès ont
été faits. Une rapide analyse bibliographique indique:
1) la domestication des chiens auraient commencé il y a 12000ans en Mésopotamie
2) elle aurait démarré à partir de jeunes loups nourris
par l'homme
3) les paléontologues considèrent souvent que l'alimentation des
chiens correspond à celle des hommes
4) les recherches pour déterminer les régimes alimentaires des
populations animales et humaines utilisent principalement *l'analyse des déchets
ou des matières fécales fossiles *les signatures isotopiques dans
le collagène des os anciens - 13C / 12C les valeurs sont liées
à celles des plantes ingérées -photosynthèse en
C3 -> arbre, plantes de milieux tempérés -photosynthèse
en C4 -> plantes de milieu tropical chaud et sec ( maïs, sorgho,?) -
15N / 14N les valeurs sont liées aux protéines des aliments
5) nous n'avons pas trouvé d'informations récentes sur l'alimentation
de l'homme en Mésopotamie il y a 12000ans; il est probable que sa nourriture
était à base de viande ou poisson (chasse, pêche ) , de
céréales et de fruits (cueillette); la cuisson était peu
ou pas utilisée.
6) des études récentes ont montré que , 6000 av. JC au
nord de l'Iran, les chiens avaient probablement une nourriture plus riche en
protéines d'origine animale que les chiens actuels ( qui mangent du pain
sec ! )
A) le passage du mésolithique au néolithique ( - 9000 ? ) se caractérise
notamment par la sédentarisation ( agriculture - élevage )
B) les analyses isotopiques - comme des statues animalières retrouvées-
indiquent que les chiens mangeaient du maïs cultivé, au Pérou
en 3000 av JC. Ces résultats et ces hypothèses nous indiquent
que le "régime Wolter" serait peu éloigné du
mode d'alimentation des "premiers" chiens: *viandes crues ou peu cuites,
légumes, peu ou pas de laitages, absence de nourriture industrielle;
peu ou pas de sucres rapides;. *concernant les céréales: le blé
et le maïs actuels ont été transformés par la sélection
et leur composition diffère de celle des céréales sauvages.
. L'équipement enzymatique de nos chiens actuels n'est probablement pas
parfaitement approprié aux céréales actuelles. le riz:
le riz n'existait probablement pas en Mésopotamie ?. Mais tant chez l'homme
que chez l'animal, le riz est considéré comme peu allergène;
est-ce que par rapport aux autres céréales, il a toujours tendance
à revenir à l'état sauvage initial dès lors que
la pression de la sélection diminue; sa composition a peu évolué
contrairement au blé et au maïs. Remarquons que 6000 av. JC au Pérou
les chiens mangeaient du maïs dont on sait qu'il était génétiquement
fort différent de celui d'aujourd'hui.
5) CONCLUSION L'approche homéopathique des maladies sub-aiguës et chroniques chez le chien nous amène à considérer l'alimentation comme une composante possible de la pathogénie des affections et comme un élément souvent indispensable de la prescription . Nous sommes ainsi en accord avec l'approche du Docteur Seignalet. Remarquons que ces idées perdent progressivement leur conation non-conventionnelle, comme le montre le nombre croissant de publications scientifiques sur l'alimentation des chiens. Mais malgré le développement important des aliments industriels et l'amélioration incontestable de leur qualité nous préférons conseiller un régime de type ménager tel que le Professeur Wolter la définit. Ce régime donne d'excellents résultats; son élaboration sur des bases scientifiques par Wolter est à rapprocher du fait qu'il semble peu éloigné de l'alimentation ancestrale des premiers canidés . L'hypothèse du Docteur Seignalet sur l'intérêt d'un régime alimentaire de type ancestral parait ainsi se confirmer chez le chien. Il ne faut cependant pas accuser l'alimentation de tous les maux . Les animaux comme les hommes sont d'un point de vue biologique - génétique - inégaux "devant la vie ". Ainsi certains chiens supportent très bien toute leur vie une alimentation à priori inadaptée aux canidés alors que d'autres présentent une pathologie au moindre écart de régime. Les chiens se sont apparemment bien adaptés à l'évolution considérable de leur alimentation depuis le gibier de l'époque néolithique jusqu'aux croquettes d'aujourd'hui; cependant en cas de pathologie, il semble le plus souvent bénéfique de revenir à une alimentation de type ancestral. Ainsi dans les cas de diarrhée - suite à une maldigestion ou une intoxication alimentaire par exemple - il est conseillé 24 h de diète avec une reprise de l'alimentation pendant 3-4 jours comprenant exclusivement de la viande; en effet dans ce cas, contrairement à l'homme, le riz maintient la diarrhée alors que la viande constipe les chiens . Comme si dans ces diarrhées existait aussi une insuffisance pancréatique exocrine fonctionnelle : le pancréas exocrine permettant par les enzymes qu'il libère dans la lumière intestinale de digérer les protéines par ses protéases , les lipides par ses lipases, les chaînes glucidiques par ses amylases. Chez le chien le système des amylases semble plus "fragile" que les protéases et les lipases; les ancêtres de nos chiens avaient à leur disposition très peu d'aliments riches en amidon?
Bibliographie
1. ANDERSON and al. Effect of fish oil and arginine on acute effects of radiation
injury in dogs? Proceedings of Veterinary Cancer Society / American College
of Veterinary Radiology, 1997
2. BENSIGNOR E., CARLOTTI D., Alimentation et troubles cutanés, Personnel
Soignant, PMCAC, 1997 , 4-97, 9-13 3. BOCHERENS H., MASHKOUR M., BILLIOU D.,
Palaeonenvironmental and archaeological implications of isotopic analyses from
Neolithic to Present in Qazvin Plain ( Iran ), Environmental Archeology, sous
Presse
4. BOCHERENS H., Signatures isotopiques dans le collagène des os anciens,
C.R. Soc. Biol., 1997, 191,493-510 5. BOCHERENS H., Application de la biogéochimie
isotopique à la détermination du régime alimentaire des
populations humaines et animales durant les périodes antiques et médiévales,
Archs Sci. Genève, 1991,44, 329-340 6.
BURLEIGH R., Brothwell D., Studies on Amerindian Dogs, Journal of Archaeological
Science, 1978, 5, 355-362 7. COURS de Base de Dermatologie, GEDAC, 1998 8.
FIELD C. and al. Effect of fermentable fiber on the canine gastrointestinal
immune system; Veterinary Medical Forum, American College of Veterinary Internel
Medecine, San Diego, 1998 9.
GUILFORD G., Réactions Pathologiques aux Aliments : Le Point de Vue du
Gastro-Entérologue, 1994, Compendium on Contnuing Education for the Practicing
Veterinarian, 1994, vol16, 957-969 10.
HAHNEMANN S., Doctrine Homéopathique, Similia, 1982 11. HALL J.A. Interactions
of Nutritions and Immunology American College of Veterinary Internel Medecine,
San Diego, 1998 12.
NOE-NYGAARD N., 13C-values of dog bones reveal the nature of changes in man's
food ressources at the mesolithic-neolithic transition, Denmark, Chemical Geology,
1988, (73) 87-96 13.
REINHART, G.A. New Method for Managing Chronic Renal Failure; The North American
Veterinary Conference, Orlando, 1998 14.
SEIGNALET J., L'alimentation ou la troisième médecine, François-Xavier
de Guibert, 1999 15.
SUNVOLD G.D. and al.. Use of novel fibers in canine gastrointestinal disease
. Proceedings from pre-congress Symposium, XXIII Congress of the W.S.A.V.A.,
1998 16.
TERADA A., HARA H., ?.Effect of Dietary Lactosucrose on Faecal Flora and Faecal
Metabolites of Dog, Microbiological Ecology in Health and Disease, 1992, vol5,
87-92 17.
WOLTER R., Diététique du Chien et du Chat, Masson 198812. Wolter
R., 18. Wolter R., Dermatose et alimentation chez les carnivores, Rec.Med.Vet.,
1995, 171, 17-27