La peau
05-01-2001
Dr Catherine Faber

La peau est un tissu vivant qui joue un rôle essentiel, non seulement dans la protection du corps contre les agressions extérieures, mais aussi sur le plan esthétique. Véritable baromètre de l’état de santé général physique et psychique, la peau mérite une attention particulière.

Sommaire

Une structure en trois couches
Les annexes de la peau
De nombreuses fonctions
Les principaux types de peau
À chaque âge sa peau… et ses problèmes
Comment la peau se répare
Le soleil, un ami et un ennemi
Un indicateur de maladies générales
Quelques conseils pour conserver une belle peau

 

Une structure en trois couches
La peau est formée de trois couches superposées. Chez l’adulte, elle occupe une surface de 1,5 à 2 m2 et pèse 3 kg.
• L'épiderme est la couche la plus superficielle.
Cette couche comporte plusieurs variétés de cellules : les cellules qui forment la couche cornée (les kératinocytes), les cellules qui produisent la mélanine, le pigment de la peau (les mélanocytes) et les cellules qui jouent un rôle dans les réactions de sensibilisation de la peau (les cellules de Langerhans). Dépourvu de vaisseaux sanguins, l’épiderme est nourri par le derme. Il est entièrement recouvert par un film protecteur, mélange d’eau et de graisses, composé de sueur, de sébum, de cellules cornées et de provitamine D. On considère qu’il se renouvelle en quelques dizaines de jours.
• Le derme
Le derme est riche en fibres collagènes et élastiques, qui assurent à la peau sa résistance et son élasticité. Contrairement au derme, il contient de nombreux vaisseaux. C’est également au niveau du derme que se trouvent les glandes sébacées, les glandes sudoripares et les terminaisons nerveuses du toucher.
• L’hypoderme
Couche la plus profonde de la peau, l’hypoderme est constitué de nombreuses cellules graisseuses. Ces adipocytes aident le corps à lutter contre le froid et constituent des réserves énergétiques.

Les annexes de la peau
Les glandes sudorales et sébacées, ainsi que les poils, les cheveux, les sourcils, les cils et les ongles sont des annexes de la peau.
• Les glandes sébacées fabriquent le sébum et se développent surtout après la puberté. Elles sont nombreuses sur le visage et les régions génitales, mais absentes des paumes des mains et des plantes des pieds.
• On distingue deux types de glandes sudorales. Les plus nombreuses, les glandes eccrines, siègent essentiellement au niveau de la paume des mains, de la plante des pieds, des aisselles, du front et de la poitrine. Elles sécrètent et excrètent la sueur par les pores. Les autres glandes, appelées apocrines sont regroupées au niveau des mamelons, des aisselles, des aines et des régions anale, génitale et périnéale. Elles excrètent une sueur dont la composition est différente de celle fabriquée par les glandes eccrines et qui est éliminée par les follicules pilosébacés. C’est cette sueur qui est responsables de l’odeur désagréable de la transpiration.
• Les ongles et les poils poussent plus ou moins vite : en moyenne 1 mm par semaine pour les ongles des mains, 1 mm toutes les trois semaines pour ceux des pieds et 0,2 mm par jour pour les poils.

De nombreuses fonctions
• Elle protège le corps contre les agressions extérieures.
La peau est la première ligne de défense du corps. Elle le protège contre les agressions extérieures, qu'elles soient d'origine physique, chimique ou microbienne.
• Elle participe à la régulation de la température corporelle
La peau intervient dans la régulation de la température corporelle (la thermorégulation) par son pouvoir isolant, par la sudation et par ses vaisseaux, qui se dilatent ou se contractent selon la température ambiante.
• Elle fabrique la vitamine D
Le corps humain est incapable de fabriquer des vitamines, à l'exception de la vitamine D. Sous l'action des rayons ultra-violets, un des constituants de l’épiderme, la provitamine D, est transformé en vitamine D. Cette vitamine, qui se répand ensuite dans l'organisme à travers la peau et participe à la formation osseuse.

Les principaux types de peau
L’aspect de la peau, son degré d’hydratation et la quantité de sébum qu’elle produit permettent d’en distinguer plusieurs types :
• La peau normale, ferme, souple, élastique et veloutée n’est pas un rêve. Mais en réalité, elle ne concerne pratiquement que les enfants, et ce avant la puberté.
• La peau sèche combine souvent déshydratation et manque de sébum. Le filtre hydrolipidique naturel est irrégulier, voire absent dans certaines zones. L’utilisation de savons alcalins, trop agressifs et l’exposition aux intempéries sont des facteurs qui favorisent le dessèchement de la peau.
• La peau grasse est épaisse et luisante. Elle se caractérise par une production excessive de sébum qui, du fait de l’obstruction fréquente des pores par les comédons, n’arrive pas se répandre à la surface de la peau. C’est la raison d’un phénomène qui peut paraître paradoxal : la peau grasse est souvent le siège d’un dessèchement superficiel. Et comme la peau sèche, elle peut être déshydratée.
• La peau mixte a des qualités qui varient d’une région à l’autre du visage.

À chaque âge sa peau… et ses problèmes
• La peau du nourrisson
Les particularités de la peau du bébé expliquent sa sensibilité : sa couche cornée est fine ; elle secrète beaucoup d sébum et peu de sueur ; elle est très élastique. C’est l’âge de la dermite séborrhéique (croûtes de lait du nouveau-né), de l’érythème fessier, favorisé par le port des couches, et de la dermatite atopique (eczéma) qui apparaît avec prédilection chez les enfants de parents allergiques.
• La peau de l’adolescent
À l’adolescence, la peau subit l’influence des variations hormonales. La maladie cutanée la plus fréquente à cette période de la vie est l’acné. Cette maladie, qui commence à la puberté, touche environ huit adolescents sur dix.
• La peau de la femme ménopausée
La carence en estrogènes (hormone sexuelle) qui caractérise la ménopause retentit sur la peau. Celle-ci s’atrophie, se dessèche et se ride plus facilement. Ces conséquences sont plus ou moins marquées selon les femmes et disparaissent chez celles qui prennent un traitement hormonal de substitution. Les modifications hormonales retentissement également sur les annexes de la peau : les femmes âgées voient souvent leur menton et leur lèvre supérieure s’orner de poils longs et drus.

Comment la peau se répare
Lorsqu’elle est blessée, la peau met en route une série de processus pour se réparer. C’est la cicatrisation, qui se fait en plusieurs étapes :
• le sang qui sort de la plaie se coagule et le caillot bouche la plaie
• les globules blancs et les cellules conjonctives consolident le rapprochement des bordures de la blessure
• les cellules conjonctives et épithéliales se multiplient et forment la cicatrice.

Le soleil, un ami et un ennemi
Suivant l’usage que l’on en fait, le soleil peut être bénéfique ou dangereux pour la peau.
• Bénéfique, en particulier parce qu’il est indispensable à la synthèse de la vitamine D
Un aspect que l’on a tendance à oublier car les informations diffusées actuellement concernent plutôt les dangers du soleil. Durant l’été, une exposition solaire brève, d’environ un quart d’heure, deux à trois fois par semaine, permet d’obtenir une quantité de vitamine D suffisante. Il faut toutefois noter que, compte tenu des conditions climatiques qui règnent en France (l’été est si court) et des modes d’habillement (tout le monde est bien couvert durant une bonne partie de l’année), les enfants reçoivent tous des suppléments médicamenteux de vitamine D pour prévenir le rachitisme.
• Dangereux en cas d’expositions prolongées et répétées
Les rayons du soleil (ou des lampes à bronzer), surtout les UVB, entraînent des coups de soleil plus ou moins sévères, pouvant aller jusqu’à des brûlures importantes. Certaines personnes ont aussi une peau naturellement très sensible au soleil et développent une allergie à la moindre exposition. Des réactions allergiques peuvent aussi être dues à des produits photosensibilisateurs appliqués sur la peau (produits cosmétiques) ou donnés par voie générale (médicaments). Enfin, le rôle des expositions solaires répétées dans le vieillissement prématuré et dans les cancers de la peau est bien connu.

Un indicateur de maladies générales
Il est difficile de dresser une liste exhaustive des maladies au cours desquelles apparaissent des lésions de la peau. C’est en effet le cas dans de nombreuses affections générales :
• des maladies éruptives de l’enfant : rougeole, varicelle, scarlatine, rubéole…
• des maladies infectieuses : lèpre, syphilis…
• des maladies allergiques : eczéma du nourrisson, urticaire...

Quelques conseils pour conserver une belle peau
• Arrêter de fumer et mener une vie « saine ».
• Protéger la peau contre les intempéries : froid, vent, soleil.
• Hydrater la peau. Les produits hydratants peuvent agir par différents mécanismes : en freinant l’évaporation de l’eau ; en favorisant la reconstitution du film hydrolipidique ; en fixant l’eau dans l’épiderme.
• Utiliser des produits adaptés au type de peau

 

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